18 mars 2013 17h52

Pépé le Moko
Le socialisme: une utopie condamnée à l'échec ?

Intéressant point de vue :
http://blogs.mediapart.fr/bl...

18 mars 2013 17h54

gonzo
socialisme et capitalisme sont voué à l'echec.

les gens ne sont pas fait d'un bloc.
certains travaillent pour leurs interet, d'autres non.

qui serait assez idiot pour se sacrifier en bas sans itneret, alors que celui ramasse tout, ne fait pas grand chose ?
le capitalisme n'est pas basé sur la récompense au mérite du travail ,loin de la

18 mars 2013 18h23
modifiée
18 mars 2013 18h39

Arsène Lupin
le capitalisme n'est pas basé sur la récompense au mérite du travail ,loin de la

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18 mars 2013 18h26

lurette
Le test est pervers ; en plus basé sur le principe que si on est pauvre, c'est parce qu'on est fainéant. Il part ainsi du principe que les acquis, potentiels et moyens de départ sont les mêmes pour tous.

18 mars 2013 18h45

Tinou70
C intéressant de raisonner encore à partir d'un point de vue (Médiapart.... !) alors qu'on est est plutôt au stade de poing dans la tronche !!! Les résultats d'une législative partielle devraient faire réfléchir... Le PS vient d'être balayé par le FN et le 2ème tour sera UMP contre FN..

Pas d'angoisse ????

18 mars 2013 18h45
modifiée
18 mars 2013 18h46

Arsène Lupin
Il n'y a que la lutte qui paye.
C intéressant de raisonner encore à partir de point de vue alors qu'on est est plutôt au stade de poing dans la tronche !!!

Vidéo YouTube

18 mars 2013 18h46

Tinou70
La lutte ? Avec qui ? Point très important, contre qui ????

18 mars 2013 18h52
modifiée
18 mars 2013 18h54

Arsène Lupin
C sûr !
La lutte ? Avec qui ? Point très important, contre qui ????

Vidéo YouTube

18 mars 2013 18h58

Tinou70
Suis en bisbille contre toi dans une autre discussion et n'ai plus envie de prolonger le dialogue sur celle-ci... Nous ne sommes pas du même monde, tu es intelligent, fortuné, indifférent au sort des autres donc.... Basta !

18 mars 2013 19h02

Arsène Lupin
http://i.huffpost.com/gen/77...

18 mars 2013 19h42

R.WOLF
mais il s’agit au fond de montrer que pour être un vrai socialiste, et parvenir à l’égalité sociale, il faudrait également se sentir responsable individuellement du bien commun.

se sentir responsable individuellement du bien commun.

Ceci me parle toujours plus que le chacun pour sa gueule et donc l' égoïsme dominant prôné par le néo libéralisme, néo libéralisme qui se répand partout comme autrefois le fascisme (ou le nazisme).
Utopiste? Rien à fiche d' être utopiste ou pas, la médiocrité du monde me fait gerber, rien que devoir m' accorder à la mienne a ruiné ma vie, de là à supporter plus, no thanks. Donc socialiste why not ; évidemment pas ces trucs qu' on voit aujourd' hui qui sont de l' usurpation pure.

18 mars 2013 19h50
modifiée
18 mars 2013 19h58

Arsène Lupin
En tous cas, je ne sais pas comment on appelle un système ou il y a des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres avec un cordon de CRS au milieu.
D'accord, il reste une classe moyenne, mais pour encore combien de temps ?
Capitalisme et socialisme ne sont que des formules pour diviser ceux que j'ai cité.
Les deux côtés d'une même pièce de monnaie.
Cela, n'est que foutaise.

18 mars 2013 19h52

abra
ces trucs qu' on voit aujourd' hui qui sont de l' usurpation pure
Vidéo YouTube
Le modèle ricain, je veux dire mondial

18 mars 2013 19h56
modifiée
18 mars 2013 19h58

Arsène Lupin
Oui, c'est une manipulation mondiale pour maintenir le peuple en esclavage.
Ce sont ceux qui possèdent les connaissances et l'argent qui dirigent la totalité de la planète, au moins dans les endroits ou il y a une banque et un commerce.

18 mars 2013 19h59

R.WOLF
le 2ème tour sera UMP contre FN..

Pas d'angoisse ????

En Grèce aujourd' hui nous pouvons déjà avoir un aperçu de ce genre de monstres, plutôt du retour de ce genre de monstres. Ce sont bien les politiques de la Troïka qui ont amenés le pays à ce genre de dérive, non?


http://www.okeanews.fr/nom-d...

18 mars 2013 20h04
modifiée
18 mars 2013 20h15

Arsène Lupin
Bin, oui
Qui les a amené aux pouvoirs ?
Qui nous a emmené à la ruine ?
Docteur Pierre Gilbert : […] Ordo ab chao, c’est un terme latin, ce sont trois mots latins qui veulent dire : l’ordre à partir du désordre. Bien, c’est de ce mot, ce mot qui est un concept, ce mot qui contient une philosophie en lui-même, qui est aussi vieux qu’Adam et Eve, ce mot qui a été utilisé spécialement par les philosophes de l’école de pensée de Karl Marx et de Frédéric Hegel que nous vient ce mot qui veut dire que les hommes qui contrôlent notre société, pour créer un nouvel ordre dans notre société, y apporte le désordre. Et c’est également les trois mots que vous trouvez sur une bague de ces personnes qu’on appelle les francs-maçons, la Franc-maçonnerie internationale, ceux-là du trente-troisième degré, et on leur remet cela et c’est un grand honneur pour eux de les recevoir. Et c’est un mot qui, en lui-même, implique que l’humanité ne peut jamais être stable, l’humanité ne peut jamais espérer arriver à une condition où l’homme pourra dire : il fait bon vivre et nous sommes en sécurité.
http://paradoxrabbit.wordpre...

18 mars 2013 20h13

R.WOLF
Sorry pour le point Godwin ; néanmoins, je pense que la propagande ultralibérale est à ce point qu' on oubliera bientôt ce que socialisme voulait dire.

18 mars 2013 20h14

Pépé le Moko

18 mars 2013 20h18
modifiée
18 mars 2013 20h29

Arsène Lupin

Lui aussi est un tribun.
http://slysdka.over-blog.net...
Il n'y a plus qu'à suivre le programme.

18 mars 2013 20h40

gonzo
c'est marrant quand meme, quand on compare au fait que celui qui est récompensé n'est pas le travailleur, mais celui qui fait travailler le travailleur.

en fait, selon cette théorie, notre système actuel serait pire que le socialisme.

18 mars 2013 20h43

lurette
On vit une époque formidable !


Un autre monde est possible, lequel ?


comment la faire ?

18 mars 2013 22h48

abra
la propagande ultralibérale est à ce point qu' on oubliera bientôt ce que socialisme voulait dire.
C'est déjà le cas. Nos pseudo zélites sont des charognards à la solde des voyous.
Si vous avez un peu de temps, regardez ce blog : http://www.superno.com/blog/...

19 mars 2013 05h26
modifiée
19 mars 2013 05h54

Arsène Lupin
Merci pour vos liens.
C quoi un système qui privatise les profits et nationalise les pertes ?

N'oubliez pas que nos seuls ennemis est ni le monde de la finance, ni l'UMPS, mais les FNeux.
Le théatre gauche/droite là est pour nous divertir, afin de gagner du temps, de nous diviser, de foutre la paix à nos riches puisque rien ne changera dans nos vies et surtout dans le bon sens.
http://www.mondialisation.ca...

19 mars 2013 09h55

gonzo
une horreur ce blog

19 mars 2013 09h58

Segel
Cette histoire de prof d'économie est un hoax connu.
J'aimerais bien qu'on fasse réellement l'expérience en fait, pour le démentir.
C'est précisément ce sur quoi porte la conférence gesticulée de Franck Lepage sur l'éducation :
Vidéo YouTube
Le modèle Condorcet fut choisi, mais il ne correspondait pas aux idéaux de la révolution.
L'école est une machine à fabriquer de l'inégalité, malgré la bonne volonté des profs.

19 mars 2013 11h51
modifiée
19 mars 2013 11h57

R.WOLF
Je ne crois pas du tout au système éducatif proposé par l' école ; l' individu étant quelqu' un de trop complexe (demandez à un instituteur de reconnaître un hp (haut potentiel), il ne saurait pas ; sa formation ne lui permettant pas, en attendant le hp en question risquera d' être privé de l' éducation comme il aurait droit, ce qui est une injustice ; mais ce sera le cas pour tout un chacun sortant de la soi-disant norme aussi).
Ceci dit, socialisme ou pas, quand je vois ce qui a lieu un peu partout actuellement, sauf bizarrement dans des pays comme l' Allemagne et la France, mais aussi les pays nordiques, sans doute pour certaines spécificités, je trouve que l' utopie se porte bien ; les gens veulent un autre système, et celui-ci devrait s' apparenter à une forme de socialisme non expérimentée encore plutôt que son contraire (la dictature des marchés), c' est criant, n' en déplaise aux pouvoirs actuellement en place en Europe.

Vidéo YouTube

Visionnant la vidéo, je me dis que le pouvoir d' un seul chant est bien immense et qu' une dictature, fut-elle celle des marchés (dont tout le monde en a, passez moi l' expression, plein le cul depuis un moment), idiote, inhumaine, bêtement technocrate, minable, bourgeoise et fasciste. Les gens ne sont pas aussi bêtes que certains voudraient le croire,allez!

19 mars 2013 12h04

Jean-Pierre ♫
Et si, dans ce test, on remplaçait les notes par le montant d'une bourse qui serait l'unique ressource permettant à ces étudiants de vivre ?

19 mars 2013 12h58

Paddy et maddy
trés bonne question pour paddy l utopie sociale c est ça hélas «On commence par dire : cela est impossible pour se dispenser de le tenter, et cela devient impossible, en effet, parce qu’on ne le tente pas.» et on fait rien a si en paroles mais ça ne change rien ...
tout est a revoir dans le ...socialisme

19 mars 2013 13h42

R.WOLF
@ JP ; ce n' est pas tant comment les étudiants vont vivre qui comptent mais savoir si leurs études leurs donneront droit à un travail. Le problème étant que les marchés de l' emploi sont saturé, sauf ces métiers dont personne ne veut et qui sont laissés aux immigrés. Les Indignés, c' était ça aussi (ou surtout) ; des jeunes dont les débouchés étaient nuls.

@ Paddy ; au moins l' élection de Hollande aura permis de se rendre compte que, ça, n' était pas le socialisme. Il est aussi usurpateur que les dirigeants de l' UE non élus au suffrage universel ; ceci leur confère illégitimité.

19 mars 2013 13h51

Paddy et maddy
Paddy ; au moins l' élection de Hollande aura permis de se rendre compte que, ça, n' était pas le socialisme. Il est aussi usurpateur paddy va finir par le croire hélas wolf que faire que dire la sociale est morte avec mitterand la on y croyait c etait enfin un renouveau mais la on avait pas le choix hein ! paddy fait tout pour sens convaincre hélas

19 mars 2013 14h47

R.WOLF
C' est à dire que Hollande doit s' expliquer maintenant, je dis bien s' expliquer, pas communiquer, on sait tous trop ce que ça veut dire ça ; que ses électeurs aient voulu un socialisme soft, soit, ils n' ont pas voulu d' un socialisme inféodé aux marchés, ça, ça m' étonnerait que les gens en auraient voulu.
Mon ennemi c' est la finance : menteur oui!

19 mars 2013 14h58

Véro
Mon ennemi c' est la finance : menteur oui!

Menteur oui, comme tous les autres... et malheureusement dans 4 ans on aura droit au FN
le "Grand Sauveur" pour certains, ceux qui n'ont pas encore compris que nos gouvernants ne gouvernent plus depuis bien longtemps... le monde de la finance les mène tous par les c***** (je reste polie hein...) et ils ne font qu'appliquer les "directives" de ces "fameux financiers"

19 mars 2013 15h10

Paddy et maddy
le seul moyen de s ensortir c est de ne plus payez les interets

car la c est de l usure a 1000 % trop c est trop surtout que bon on est pas dans le coup pas dette alors ça va

que hollande le dise et fasse du vrais socialisme vive la sociale

autrement il va finir par sauté le peuple va se revolté voila c est dit

19 mars 2013 15h53

Segel
Socialisme = propriété collective des moyens de production.
Ceux qui pensent "socialisme = tous égaux" sont dans la caricature, et d'autant plus si ils sont profs d'économie.

19 mars 2013 17h32
modifiée
19 mars 2013 18h21

Arsène Lupin
Nous ne serons jamais tous égaux, le but du jeu serait de ne pas rajouter de la misère à la misère.
C'est pour cela que l'ancien système Français me convenait à peu près bien compte tenu que rien n'est parfait dans ce bas monde.
Ceci est intéressant :
Vidéo YouTube et ça Vidéo YouTube

19 mars 2013 19h00

Segel
PROPOS RECUEILLIS PAR AUDE LANCELIN

Toujours imprégné de libéralisme mitterrandien, le socialisme à la Hollande ne convainc pas le philosophe Jean-Claude Michéa. A l'occasion de son nouveau livre, "les Mystères de la gauche", il s'en explique en exclusivité pour "Marianne".

Au moins depuis la parution d'Impasse Adam Smith en 2002, un livre de Jean-Claude Michéa est toujours attendu. Avec jubilation. Ou avec un fusil, c'est selon. D'abord parce que la parole de ce philosophe, nourri à la pensée de George Orwell, de Guy Debord et du meilleur Marx, est extrêmement rare dans les médias. Ensuite parce qu'il appartient à cette espèce politiquement ambidextre, hélas si peu représentée et si mal comprise, capable de se montrer aussi cruel à l'égard d'une gauche libérale qui s'autocaricature en valorisant toutes les prétendues transgressions morales et culturelles, qu'il sait se montrer lucide à l'égard de l'incroyable cynisme des dirigeants de la droite actuelle (Sarkozy et Copé en tête), lorsqu'ils se posent en défenseurs des «petites gens», que vient en fait piétiner tout leur programme économique, voué à l'expansion illimitée des intérêts du CAC 40.

Disons-le d'emblée : les Mystères de la gauche (Climats) est le livre que l'on espérait depuis plusieurs années de la part de Michéa. Sur plusieurs points capitaux, celui-ci s'explique en effet. Notamment sur son refus définitif de se réclamer de «la gauche», pour penser le front de libération populaire qu'il appelle de ses vœux. «La gauche», un signifiant-maître trop longtemps prostitué, et qu'il juge désormais «inutilement diviseur, dès lors qu'il s'agit de rallier les classes populaires». Aussi parce que le philosophe répond au passage aux procès en droitisation qui lui sont régulièrement faits. Ainsi cet anticapitaliste conservateur admet-il ici que l'attachement aux «valeurs traditionnelles» peut produire des dérives inquiétantes, et que, «sur ce point, les mises en garde permanentes de la gauche conservent tout leur sens». Un grand millésime donc, pour l'orwellien de Montpellier. Percutant, souvent hilarant dans sa façon de moquer l'autocélébration de la gauche en «parti de demain» (Zola), Michéa dérange, éclaire, emporte presque toujours la conviction.


Marianne : Vous estimez urgent d'abandonner le nom de «gauche», de changer de signifiant pour désigner les forces politiques qui prendraient à nouveau en compte les intérêts de la classe ouvrière... Un nom ne peut-il pourtant ressusciter par-delà ses blessures historiques, ses échecs, ses encombrements passés ? Le problème est d'ailleurs exactement le même pour le mot «socialisme», qui après avoir qualifié l'entraide ouvrière chez un Pierre Leroux s'est mis, tout à fait a contrario, à désigner dans les années 80 les turlupinades d'un Jack Lang. Ne pourrait-on voir dans ce désir d'abolir un nom de l'histoire comme un écho déplaisant de cet esprit de la table rase que vous dénoncez sans relâche par ailleurs ?

Jean-Claude Michéa : Si j'en suis venu - à la suite, entre autres, de Cornelius Castoriadis et de Christopher Lasch - à remettre en question le fonctionnement, devenu aujourd'hui mystificateur, du vieux clivage gauche-droite, c'est simplement dans la mesure où le compromis historique forgé, au lendemain de l'affaire Dreyfus, entre le mouvement ouvrier socialiste et la gauche libérale et républicaine (ce «parti du mouvement» dont le parti radical et la franc-maçonnerie voltairienne constituaient, à l'époque, l'aile marchante) me semble désormais avoir épuisé toutes ses vertus positives. A l'origine, en effet, il s'agissait seulement de nouer une alliance défensive contre cet ennemi commun qu'incarnait alors la toute-puissante «réaction». Autrement dit, un ensemble hétéroclite de forces essentiellement précapitalistes qui espéraient encore pouvoir restaurer tout ou partie de l'Ancien Régime et, notamment, la domination sans partage de l'Eglise catholique sur les institutions et les âmes. Or cette droite réactionnaire, cléricale et monarchiste a été définitivement balayée en 1945 et ses derniers vestiges en Mai 68 (ce qu'on appelle de nos jours la «droite» ne désigne généralement plus, en effet, que les partisans du libéralisme économique de Friedrich Hayek et de Milton Friedman). Privé de son ennemi constitutif et des cibles précises qu'il incarnait (comme, la famille patriarcale ou l'«alliance du trône et de l'autel») le «parti du mouvement» se trouvait dès lors condamné, s'il voulait conserver son identité initiale, à prolonger indéfiniment son travail de «modernisation» intégrale du monde d'avant (ce qui explique que, de nos jours, «être de gauche» ne signifie plus que la seule aptitude à devancer fièrement tous les mouvements qui travaillent la société capitaliste moderne, qu'ils soient ou non conformes à l'intérêt du peuple, ou même au simple bon sens). Or, si les premiers socialistes partageaient bien avec cette gauche libérale et républicaine le refus de toutes les institutions oppressives et inégalitaires de l'Ancien Régime, ils n'entendaient nullement abolir l'ensemble des solidarités populaires traditionnelles ni donc s'attaquer aux fondements mêmes du «lien social» (car c'est bien ce qui doit inéluctablement arriver lorsqu'on prétend fonder une «société» moderne - dans l'ignorance de toutes les données de l'anthropologie et de la psychologie - sur la seule base de l'accord privé entre des individus supposés «indépendants par nature»). La critique socialiste des effets atomisants et humainement destructeurs de la croyance libérale selon laquelle le marché et le droit ab-strait pourraient constituer, selon les mots de Jean-Baptiste Say, un «ciment social» suffisant (Engels écrivait, dès 1843, que la conséquence ultime de cette logique serait, un jour, de «dissoudre la famille») devenait dès lors clairement incompatible avec ce culte du «mouvement» comme fin en soi, dont Eduard Bernstein avait formulé le principe dès la fin du XIXe siècle en proclamant que «le but final n'est rien» et que «le mouvement est tout». Pour liquider cette alliance désormais privée d'objet avec les partisans du socialisme et récupérer ainsi son indépendance originelle, il ne manquait donc plus à la «nouvelle» gauche que d'imposer médiatiquement l'idée que toute critique de l'économie de marché ou de l'idéologie des droits de l'homme (ce «pompeux catalogue des droits de l'homme» que Marx opposait, dans le Capital, à l'idée d'une modeste «Magna Carta» susceptible de protéger réellement les seules libertés individuelles et collectives fondamentales) devait nécessairement conduire au «goulag» et au «totalitarisme». Mission accomplie dès la fin des années 70 par cette «nouvelle philosophie» devenue, à présent, la théologie officielle de la société du spectacle. Dans ces conditions, je persiste à penser qu'il est devenu aujourd'hui politiquement inefficace, voire dangereux, de continuer à placer un programme de sortie progressive du capitalisme sous le signe exclusif d'un mouvement idéologique dont la mission émancipatrice a pris fin, pour l'essentiel, le jour où la droite réactionnaire, monarchiste et cléricale a définitivement disparu du paysage politique. Le socialisme est, par définition, incompatible avec l'exploitation capitaliste. La gauche, hélas, non. Et si tant de travailleurs - indépendants ou salariés - votent désormais à droite, ou surtout ne votent plus, c'est bien souvent parce qu'ils ont perçu intuitivement cette triste vérité.

19 mars 2013 19h00

Segel
Vous rappelez très bien dans les Mystères de la gauche les nombreux crimes commis par la gauche libérale contre le peuple, et notamment le fait que les deux répressions ouvrières les plus sanglantes du XIXe siècle sont à mettre à son compte. Mais aujourd'hui, tout de même, depuis que l'inventaire critique de la gauche culturelle mitterrandienne s'est banalisé, ne peut-on admettre que les socialistes ont changé ? Un certain nombre de prises de conscience importantes ont eu lieu. Celle, par exemple, du long abandon de la classe ouvrière est récente, mais elle est réelle. Sur les questions de sécurité également, on ne peut pas davantage dire qu'un Manuel Valls incarne une gauche permissive et angéliste. Or on a parfois l'impression à vous lire que la gauche, par principe, ne pourra jamais se réformer... Est-ce votre sentiment définitif ?

J.-C.M. : Ce qui me frappe plutôt, c'est que les choses se passent exactement comme je l'avais prévu. Dès lors, en effet, que la gauche et la droite s'accordent pour considérer l'économie capitaliste comme l'horizon indépassable de notre temps (ce n'est pas un hasard si Christine Lagarde a été nommée à la tête du FMI pour y poursuivre la même politique que DSK), il était inévitable que la gauche - une fois revenue au pouvoir dans le cadre soigneusement verrouillé de l'«alternative unique» - cherche à masquer électoralement cette complicité idéologique sous le rideau fumigène des seules questions «sociétales». De là le désolant spectacle actuel. Alors que le système capitaliste mondial se dirige tranquillement vers l'iceberg, nous assistons à une foire d'empoigne surréaliste entre ceux qui ont pour unique mission de défendre toutes les implications anthropologiques et culturelles de ce système et ceux qui doivent faire semblant de s'y opposer (le postulat philosophique commun à tous ces libéraux étant, bien entendu, le droit absolu pour chacun de faire ce qu'il veut de son corps et de son argent). Mais je n'ai là aucun mérite. C'est Guy Debord qui annonçait, il y a vingt ans déjà, que les développements à venir du capitalisme moderne trouveraient nécessairement leur alibi idéologique majeur dans la lutte contre «le racisme, l'antimodernisme et l'homophobie» (d'où, ajoutait-il, ce «néomoralisme indigné que simulent les actuels moutons de l'intelligentsia»). Quant aux postures martiales d'un Manuel Valls, elles ne constituent qu'un effet de communication. La véritable position de gauche sur ces questions reste bien évidemment celle de cette ancienne groupie de Bernard Tapie et d'Edouard Balladur qu'est Christiane Taubira.

19 mars 2013 19h00

Segel
Contrairement à d'autres, ce qui vous tient aujourd'hui encore éloigné de la «gauche de la gauche», des altermondialistes et autres mouvements d'indignés, ce n'est pas l'invocation d'un passé totalitaire dont ces lointains petits cousins des communistes seraient encore comptables... C'est au contraire le fond libéral de ces mouvements : l'individu isolé manifestant pour le droit à rester un individu isolé, c'est ainsi que vous les décrivez. N'y a-t-il cependant aucune de ces luttes, aucun de ces mouvements avec lequel vous vous soyez senti en affinité ces dernières années ?

J.-C.M. : Si l'on admet que le capitalisme est devenu un fait social total - inséparable, à ce titre, d'une culture et d'un mode de vie spécifiques -, il est clair que les critiques les plus lucides et les plus radicales de cette nouvelle civilisation sont à chercher du côté des partisans de la «décroissance». En entendant par là, naturellement, non pas une «croissance négative» ou une austérité généralisée (comme voudraient le faire croire, par exemple, Laurence Parisot ou Najat Vallaud-Belkacem), mais la nécessaire remise en question d'un mode de vie quotidien aliénant, fondé - disait Marx - sur l'unique nécessité de «produire pour produire et d'accumuler pour accumuler». Mode de vie forcément privé de tout sens humain réel, inégalitaire (puisque la logique de l'accumulation du capital conduit inévitablement à concentrer la richesse à un pôle de la société mondiale et l'austérité, voire la misère, à l'autre pôle) et, de toute façon, impossible à universaliser sans contradiction dans un monde dont les ressources naturelles sont, par définition, limitées (on sait, en effet, qu'il faudrait déjà plusieurs planètes pour étendre à l'humanité tout entière le niveau de vie actuel de l'Américain moyen). J'observe avec intérêt que ces idées de bon sens - bien que toujours présentées de façon mensongère et caricaturale par la propagande médiatique et ses économistes à gages - commencent à être comprises par un public toujours plus large. Souhaitons seulement qu'il ne soit pas déjà trop tard. Rien ne garantit, en effet, que l'effondrement, à terme inéluctable, du nouvel Empire romain mondialisé donnera naissance à une société décente plutôt qu'à un monde barbare, policier et mafieux.

19 mars 2013 19h00
modifiée
19 mars 2013 19h03

Segel
Vous réaffirmez dans ce livre votre foi en l'idée que le peuple serait dépositaire d'une common decency [«décence ordinaire», l'expression est de George Orwell] avec lesquelles les «élites» libérales auraient toujours davantage rompu. Mais croyez-vous sincèrement que ce soit aujourd'hui l'attachement aux valeurs morales qui définisse «le petit peuple de droite», ainsi que vous l'écrivez ici ? Le désossage des structures sociales traditionnelles, ajouté à la déchristianisation et à l'impact des flux médiatiques dont vous décrivez ici les effets culturellement catastrophiques, a également touché de plein fouet ces classes-là. N'y a-t-il donc pas là quelque illusion - tout à fait noble, mais bel et bien inopérante - à les envisager ainsi comme le seul vivier possible d'un réarmement moral et politique ?

J.-C.M. : S'il n'y avait pas, parmi les classes populaires qui votent pour les partis de droite, un attachement encore massif à l'idée orwellienne qu'il y a «des choses qui ne se font pas», on ne comprendrait pas pourquoi les dirigeants de ces partis sont en permanence contraints de simuler, voire de surjouer de façon grotesque, leur propre adhésion sans faille aux valeurs de la décence ordinaire. Alors même qu'ils sont intimement convaincus, pour reprendre les propos récents de l'idéologue libéral Philippe Manière, que seul l'«appât du gain» peut soutenir «moralement» la dynamique du capital (sous ce rapport, il est certainement plus dur d'être un politicien de droite qu'un politicien de gauche). C'est d'ailleurs ce qui explique que le petit peuple de droite soit structurellement condamné au désespoir politique (d'où son penchant logique, à partir d'un certain seuil de désillusion, pour le vote d'«extrême droite»). Comme l'écrivait le critique radical américain Thomas Franck, ce petit peuple vote pour le candidat de droite en croyant que lui seul pourra remettre un peu d'ordre et de décence dans cette société sans âme et, au final, il se retrouve toujours avec la seule privatisation de l'électricité ! Cela dit, vous avez raison. La logique de l'individualisme libéral, en sapant continuellement toutes les formes de solidarité populaire encore existantes, détruit forcément du même coup l'ensemble des conditions morales qui rendent possible la révolte anticapitaliste. C'est ce qui explique que le temps joue de plus en plus, à présent, contre la liberté et le bonheur réels des individus et des peuples. Le contraire exact, en somme, de la thèse défendue par les fanatiques de la religion du progrès.


Les Mystères de la gauche, de Jean-Claude Michéa, Climats, 144 p., 14 €. En librairies le 6 mars.




TAGS : CAPITALISME, CASTORIADIS, GAUCHE, MICHEA, ORWELL, POLITIQUE, SOCIALISME

20 mars 2013 05h58
modifiée
20 mars 2013 06h17

Arsène Lupin

Vidéo YouTube

20 mars 2013 08h22

Segel
Michéa fait partie de ces rares intellectuels français qui me rappellent Chomsky.
Son évolution ne me surprend pas.
Je pense acheter son bouquin.

Ce ne sont pas des intellectuels comme ça que tu verras sur les grands médias.

20 mars 2013 11h00

R.WOLF
J' ai déjà remarqué que tout ce qui a trait à la littérature, c' est valable pour le cinéma, ce n' est jamais ce qui est en vitrine de librairie qu' ils faut acheter ; les auteurs qui en valent la peine se connaissent de bouche à oreille, jamais par les émissions de grande écoute ou tv.

21 mars 2013 14h17

lurette
ça c'est clair, et c'est pas pour rien...

21 mars 2013 14h20

Segel
Il n'est pire mouton que celui qui n'a de cesse de bêler pour réclamer un berger.

22 mars 2013 12h19

Tinou70
Bêêêêêêêêêê !!!! Mêêêêêêêêêêê !!!! Y'a pas de mais !!!! Asseyez-vous si ça ne vous fait pas trop souffrir... Un coussin ???????

22 mars 2013 17h23

Arsène Lupin
Essaie ça :

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